Texte écrite par Kana Sunayama pour le catalogue de la XVIème Biennale internationale de céramique contemporaine de Châteauroux La céramique où l’art de jouer avec la terre, l’eau et le feu. Choisir la céramique comme terrain d’expression artistique n’est pas neutre. Car à travers le travail de transformation de la terre, se joue un rapport plus intime entre l’être et la matière, entre l’artiste et son objet et c’est précisément dans ce rapport que se situe l’œuvre d’Akiko Hoshina. Dans la série « Guru Guru
Maki », Akiko recouvre des meubles avec de l’argile. Cette nouvelle peau,
offrande aux objets, n’est qu’éphémère, la terre séchée s’effritant et se
craquelant en quelques jours avec le temps, inscrivant l’œuvre dans le rythme
et les pulsations intimes de la vie intérieure de l’artiste. Avec « Funérailles »,
Akiko enveloppe d’argile des objets personnels liés à son expérience, chargés
de mauvais souvenirs. Passés par le feu, les objets
renaissent littéralement de leurs cendres, comme sculptures, marquées,
cicatrisées, tout à la fois tolérables (comme œuvres d’art), distanciées et
passionnelles. Depuis la
série Réserves (2010), elle travaille la porcelaine, matériau à la fois fragile
et fini, non susceptible de transformation. Ce choix technique témoigne d’une
vision renouvelée de l’intime dans son œuvre. Ses propres doigts, moulés dans
la porcelaine blanche, couvrent le cœur ou le cerveau. La porcelaine fonctionne
alors comme une protection pure et inquiète de sa recherche autobiographique.
Kana Sunayama Curatrice indépendante |
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