Les monolithes
 

Caresser la terre, y arroser de l’eau et enfermer la mémoire et puis la passer par le temps et le feu. C’est l’art de la métamorphose des matières et de la transformation de l’émotion. Dans la pratique d’argile d’Akiko Hoshina, la terre malaxée embrasse des souvenirs personnels ou collectifs, quoi que visuels ou pas.

Les « monolithes », c’est un bloc de pierre solide et pur d’un seul élément. Pourtant, il s’agit ici de ceux qui se composent de la terre, de l’eau et des choses. De nombreux piliers d’argile, chacun comprend un objet de souvenir intime de l’artiste : des pétales du mimosa, des morceaux d’un bol, une photo, etc. Ils se multiplient et s’occupent de l’espace­, qui servait comme le berceau de la vie artistique parisienne d’Akiko Hoshina depuis le novembre 2011.  

Dans le cas des « funérailles », ces œuvres antérieurs, exposèrent des objets personnelles enveloppés d’argile et passés par le feu. Il s’agissait surtout de la disparition des mémoires et de la renaissance. Or cette fois-ci, il n’y a pas de crémation. Les œuvres resteront debout dans cet espace, en exposant sa surface qui se craquent pendant quelques semaines jusqu’au jour de l’arrivée d’un nouvel occupant.   

En tant que l’artiste de la main, une fois que Akiko Hoshina touche la terre, ses œuvres manifestent la prolifération. « Gorons », de nombreuses céramiques rondes en installées dans un espace montrèrent la monumentalité et la masse avec sa multiple présence. Tout de même, les grands ronds blancs sur le point de rouler, qui ne comprennent que vide, présentèrent la familiarité sympathique/ kawaii grâce à sa forme et sa surface lisse mise la glaçure.

Quant aux eux, les « monolithes » se distinguent sans aucun doute par sa densité, par sa forme rigide et par sa surface brute ­– râpée jusqu’au point où elle perd la touche de l’artiste. Non seulement pas de traces de la main, mais encore la figure des objets enfermés sont perdus. Ils se présentent que les contours tout droits et silencieux, dans lesquels dorment les souvenirs.

Est-ce geste pourrait être considéré comme l’idée métaphorique d’un tombe pour le passé et de la déclaration d’une nouvelle étape de sa parcours artistique ? 

Pour l’exposition « l’appartement », Akiko Hoshina conçoit son petit espace de 20 m2 comme un cocon qui enveloppe sa vie à la fois privée et professionnelle. Dans ses cinq ans de vie parisienne, pendant dix-huit mois de vie indépendante, décidément a-elle donné la naissance de ces œuvres dans ce cocon-là, qui nous enveloppe.  

Les « monolithes » étaient déjà conçus, si ce n’est peut-être, dans le profond de l’esprit de l’artiste depuis toujours, dès le début de sa carrière au Japon.

C’est l’aire du temps qui érodait tous les extérieurs qui ainsi font apparaître les soixantaine de « monolithes » en tant que noyau de son moral. Ils ont cristallisés au fil de temps et des tous sentiments vécus par Akiko Hoshina et se présentent devant nous en filant la relation entre la terre et l’humain.
 

Yuka Tokuyama